18 juin 2016

Explosion sur le volcan San Miguel (Chaparrastique)

Cela faisait déjà très longtemps, depuis août 2015 précisément, que je n'avais plus fait d'actu concernant la situation de cet édifice, et pour cause: son activité était revenue à un situation plus normale et stable sur plusieurs mois.

Depuis le début de cette crise, commencée le 13 décembre 2013 par une hausse de la sismicité qui avait été suivie, le 29 décembre 2013, par une importante activité explosive, le volcan était resté le siège d'une sismicité globalement élevée. Au cours
des années 2014 et 2015, cette sismicité a, à 22 reprises (sans compter celle de décembre 2013 donc), été accompagnées de petites explosions, la plupart en lien avec des pics de sismicité, mais pas de manière systématique.

Depuis le début d'année, la sismicité était revenue à un niveau considéré comme normale (50 unité RSAM et moins) mais surveillance ne s'était pas pour autant relâchée. Le volcan n'a cessé, en effet, d'être le siège d'un dégazage, toujours situé dans le cratère sommital.

Or dès la toute fin du mois de mai les sismogrammes ont permis d'enregistrer une hausse très importante du trémor, lié à la circulation des fluides à l'intérieur de l'édifice: il est passé d'une cinquantaine d'unités RSAM à plus de 300 unités en moins de 2 jours. Ce pic est rapidement passé puis le signal sismique a progressivement diminué jusqu'au 13 juin où, de nouveau, il a montré une forte hausse avec un pic à plus de 400 unités. Le lendemain c'est un pic à près de 500 unités qui est enregistré et, le 15 juin, un nouveau pic dépasse les 500 unités.

Les pics de sismicité enregistrés au cours de l'année 2016. Image: SNET

Cette succession de pics de sismicité du moi de juin s'accompagne d'une hausse de la quantité de SO2 dans le panache du dégazage. Les volcanologues ont aussi noté une faible déformation de type inflation (gonflement) localisée sur le flanc nord. Elle a commencé d'être enregistrée à partir du mois d'août 2015, mais entre entre janvier et mars 2016 la tendance s'était inversée pour partir en déflation (dégonflement). Ce n'est qu'à partir de mars 2016 que la déformation est repartie en inflation, tendance qui se maintient actuellement.


Pic de SO2 dans le panache, débuté le 08 juin. Image: SNET

La déformation du Chaparrastique depuis février 2014. Image: SNET


Dans l'un de leurs plus récents rapports spéciaux, les volcanologues du SNET indiquent que ces signaux pourraient être liés à une petite intrusion magmatique, sans que cela ne puisse être une certitude.

En tout cas cette nouvelle crise sismique s'est accompagnée une nouvelle fois d'une activité explosive en dernière partie de nuit. Sur les images prisent par la webcam installée sur le relief voisin du Cerro El Pacayal les volcanologues ont pu voir, à partir de 4h10 du matin (heure locale) des projections à haute température s’élever au-dessus du cratère sommital, jusqu'à une hauteur d'environ 350 m.

Séquence d'images prient par la webcam installée à El Pacayal: les projections sont bien visibles. Images: SNET



Une partie des cendres émises par l'explosion sont retombées aux alentours, visiblement à faible distance de l'édifice.

Un paysage teinté de gris au petit matin. Image: Rosario Benavides

Depuis l'événement, le cratère est resté le siège d'un dégazage abondant, formant un panache haut de 400m environ, uniquement constitué de gaz. Avant l'explosion, le dégazage était plus faible et discontinu, signe que la partie supérieure du conduit volcanique est moins bouché maintenant.

Une situation a suivre, bien entendu.

Source: SNET; TVO Noticias

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire